Panneau de l’ancien camp de la Courbetière, 1940
À l’occasion de la célébration du 79e anniversaire de la Victoire des Alliés sur le nazisme, le maire de Saint-Aubin-des-Châteaux (44), M. Daniel Rabu, a remis aux Amis du musée un objet symbolique de la Seconde Guerre mondiale.
La cérémonie s’est déroulée ce mardi 7 mai 2024 devant le Monument aux morts en présence de membres d’associations mémorielles, d’élèves de l’école Jean-Pierre Timbaud et d’habitants de la commune. Après lecture faite de la lettre du ministre des armées, le maire a invité M. Jean-Paul Chapron, Aubinois, à remettre officiellement le panneau de l’ancien camp d’internement de la Courbetière à M. Alain Bellet, secrétaire de l’association des Amis du Musée de la Résistance de Châteaubriant pour l’exposer.
Retour sur l’histoire du camp
En 1940, la ville occupée de Châteaubriant et ses environs compte quatre camps d’internement qui auraient rassemblé entre 30 000 à 45 000 prisonniers de guerre: le « A » au Moulin Roul sur la commune de Soudan, le « S » au niveau du stade de la Ville-en-Bois, le « C » près de l’étang de Choisel et le « B » près du marais de la Courbetière sur la commune de Saint-Aubin-des-Châteaux.
Au camp « B », ce sont près de 7 000 à 8 000 prisonniers de guerre qui y sont regroupés dans des conditions épouvantables. « Le plus pitoyable » écrit Edmond Duméril, attaché au cabinet du préfet de Loire-Inférieure, dans ses mémoires après une visite. Les hommes vivaient à nu, dehors, dans la boue, le froid et l’insalubrité. Sans ou trop peu d’eau, ils criaient famine.
Ouvert autour du 20/22 juin 1940, le camp a vite été délaissé avec le départ des prisonniers au camp « S » pour des raisons d’hygiène en août, avant d’être conduits ensuite à Savenay, puis en Allemagne nazie.
Source : livre de Louis Poulhès, « Les camps d’internement de Châteaubriant, Choisel et Moisdon-la-Rivière » aux éditions Atlande, 2023
Un vestige du passé mis en lumière
Aujourd’hui, il ne reste rien ou si peu de cette histoire…
La famille Gautier avait conservé un panneau du camp, exposé dans une grange : « L’entrée du camp est formellement interdite. Le commandant du camp ». Jean-Paul Chapron se souvient que Thérèse Gautier lui en a parlé au moment de la vente du corps de ferme. Éleveur de chevaux à trait breton à la Chesnaie, hameau proche de la Courbetière, il se rapproche du maire à cette époque, M. Charles de Cambourg qui décide de le prendre pour le mettre à l’abri dans les archives de la commune. C’était en 1983.
Quarante-et-un an plus tard, une démarche est entreprise entre la mairie et les associations pour que le précieux objet intègre la collection du Musée de la Résistance de Châteaubriant.
Le panneau de l’ancien camp d’internement de la Courbetière est désormais exposé au public à l’étage, dans l’espace dédié à l’histoire du Pays de Châteaubriant, avec un piquet de tente retrouvé par M. Chapron lorsqu’il labourait le champ de la Courbetière.
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